Assurance de prêt immobilier : vers une vague de résiliations ?
La date fatidique pour le marché de l'assurance de prêt immobilier approche, celle où la résiliation annuelle sera facilitée. Au 1er janvier 2018, les emprunteurs auront la possibilité en effet de « casser » leur contrat à chaque date anniversaire. Un droit qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, selon un récent sondage publié par le comparateur Magnolia.fr.
Que dit la législation ?
Petit rappel. Aujourd'hui, deux lois permettent aux emprunteurs de comparer les assurances de prêt immobilier :
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la loi Lagarde (2010), qui instaure la délégation d'assurance, c'est-à-dire la possibilité de signer une assurance crédit autre que celle proposée par sa banque ;
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la loi Hamon (2014), qui permet de résilier son contrat d'assurance jusqu'à 1 an après la signature du prêt immobilier ;
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l'amendement Bourquin (2017), qui autorise la résiliation annuelle à partir du 1er janvier prochain, c'est-à-dire le fait de résilier son contrat à chaque date anniversaire (après le délai d'1 an de la loi Hamon). À moins que le Conseil constitutionnel ne mette son veto. Un recours a en effet été déposé par les banques pour retoquer l'amendement. Réponse des Sages prévue en janvier prochain.
Plus de la moitié des emprunteurs intéressés par la résiliation
Reste que si le Conseil constitutionnel donne son accord, cette disposition pourrait faire des remous si l'on en croît le récent sondage du comparateur. Sur un échantillon de 10 000 propriétaires issus de plusieurs catégories socio-professionnelles, 52% d'entre eux se déclarent prêts à résilier leur assurance. De quoi donner le sourire aux assureurs indépendants, d'autant que le marché présente un potentiel immense. 78% des personnes interrogées ont en effet préféré signer une assurance chez leur banque (la délégation d'assurance ne pèse donc « que » 22%).
Comment s'explique ce monopole des banques ?
Pourquoi passer par une banque quand on peut obtenir des tarifs personnalisés ? En premier lieu, il y a la simplicité des démarches (pour 43% des sondés). Lorsqu'ils négocient leur prêt immobilier, les emprunteurs n'ont pas l'envie ou le temps de chercher une autre assurance.
Autre raison invoquée : le manque d'information. Ils sont 24% à ne pas avoir entendu parler de la délégation d'assurance. À l'inverse, certains connaissaient le principe, mais soit leur demande de délégation a été refusée (23%), soit ils espéraient bénéficier de meilleures garanties financières (5%).
Mais l'entrée en vigueur de la résiliation annuelle pourrait rebattre les cartes. Ou peut-être pas. 54% des répondants se montrent réticents face aux formalités à effectuer.
Posté le 16 Novembre 2017 © Guide du crédit
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