Immo : l'inquiétude des locataires HLM face à la loi ELAN
Encouragée par le projet de loi pour l'Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) adopté ce 16 octobre, l’augmentation des volumes de ventes des logements HLM n’est pas favorablement perçue par les locataires du parc social. Cette pratique qui était, certes existante auparavant, s’est considérablement décuplée, alimentant ainsi l’inquiétude des locataires.
Loi ELAN, ce qui change pour les logements sociaux
L’objectif principal du gouvernement, à travers la loi ELAN, est d’aider les locataires des parcs sociaux à accéder à la propriété. En effet, selon Jean-Claude Driant, professeur à l’Ecole d’urbanisme de Paris et spécialiste des politiques du logement, « Cela peut être une aubaine pour un locataire car les logements sociaux sont vendus à des prix inférieurs au marché ». Un logement social est ainsi vendu à son locataire avec une décote d’environ 30 % par rapport à sa valeur estimée. Pour encourager à vendre, l’état a fixé à 40 000 le nombre de transactions d’achat à atteindre chaque année contre 8 000 habituellement. L’augmentation des ventes doit servir notamment à financer la construction de nouvelles habitations à loyer modéré (HLM) et répondre ainsi aux demandes de logement toujours aussi élevées, estimées à 2,1 million en 2017 selon l’Union Sociale pour l’Habitat.
La grogne des locataires
Depuis quelques semaines, plusieurs banderoles accrochées aux balcons rendent compte du mécontentement des locataires des parcs sociaux concernant la vente de leurs logements. Ceux-ci craignent d’être délocalisés si leur situation ne leur permet pas d’acheter. Néanmoins, mairies et bailleurs rassurent les résidents sur leur liberté d’accepter ou non la proposition d’achat. Il n’est pas question non plus d’expulser les locataires s’ils refusent d’acheter. Toutefois, la grogne des locataires ne s’estompe pas pour autant, puisqu’ils soulèvent un problème qu’ils estiment plus urgent : les travaux de rénovation laissés à l’abandon.
En complément des dispositions mises en place par le gouvernement pour faciliter l’acquisition, il est possible de financer l’achat d’un logement social par le biais d’un crédit immobilier. Pour cela, faire appel à un courtier multiplie les chances de trouver un financement qui permette de concrétiser un projet d’achat dans les meilleures conditions.
Risque de hausse des prix
Suite à la découverte du projet de loi ELAN, certains spécialistes immobiliers ont tiré la sonnette d’alarme redoutant un effet inverse qui pourrait menacer le secteur. Selon Cédric Van Styvandael, observateur attentif des expériences étrangères et président de Housing Europe, la fédération européenne du logement social : « La revente d'anciens logements HLM génère de grosses plus-values, et donc de la spéculation immobilière et à moyen terme une hausse des prix ». Il ajoute : « C'est une erreur dans laquelle sont tombées la Grande-Bretagne il y a 30 ans, plus récemment la Suède et l'Allemagne ».
Posté le 16 Novembre 2018 © Guide du crédit
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