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Inflation : les 4 idées des sénateurs pour relancer le marché immobilier

La crise du coronavirus pourrait aider le Sénat dans leur rapport consacré à l'inflation des prix

Changement de programme. La délégation aux collectivités locales du Sénat travaillait sur un rapport consacré à l’inflation des prix de l’immobilier, avant que la pierre ne soit percutée de plein fouet par la crise sanitaire. Un évènement qui a orienté en partie les préconisations des sénateurs afin de freiner la hausse des prix. 

Un rapport impacté par la crise sanitaire

D’un point de vue extérieur, le Covid-19 est sans doute plus efficace qu’un rapport parlementaire pour avoir une incidence concrète sur les prix de l’immobilier. D’ailleurs, Standard & Poor’s table sur un recul des tarifs dans l’ancien de 2,5% dès 2020 en raison des conséquences du confinement. Le travail des sénateurs a-t-il été vain pour autant ? Si le président de la délégation aux collectivités locales du Sénat, Jean-Marie Bockel, concède que le marché immobilier est plongé dans l’incertitude, il ne voit pas dans ce changement de paradigme une solution à la problématique des prix. Pas davantage un plan efficace en faveur du logement, car c’est là que se situe le débat. 

Les facteurs qui tirent les prix vers le haut

Jean-Marie Bockel dresse le constat d’un marché immobilier pris en étau entre plusieurs phénomènes :

  • Une production de logements neufs au ralenti, en recul de 6% en 2019 malgré une année record pour les transactions. Pas suffisante pour répondre à la hausse de la demande (350 000 nouvelles personnes à loger chaque année), en raison de la démographie et de la multiplication des foyers portée par les familles monoparentales notamment.
  • Un resserrement de l’accès au crédit immobilier avec 220 000 ménages exclus du financement immobilier d’ici 2021 selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Si la période pré-crise, avec des taux de prêt immobilier à des niveaux planchers (1,12% en moyenne fin 2019 d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA), avait permis de solvabiliser un nombre grandissant de foyers, le durcissement décidé par le Haut Conseil de stabilité financière et les effets économiques de la crise sanitaire changent la donne pour les catégories d’emprunteurs aux revenus les plus faibles.
  • Une mauvaise répartition des biens sur le territoire, conduisant à des situations de forte tension immobilière dans les territoires les plus attractifs – notamment les grandes métropoles – et des zones en voie de désertification – les villes moyennes et les régions rurales.
  • Un effet pervers dû aux plateformes de location comme Airbnb, qui muséifient les centres-villes des grandes agglomérations et font disparaître commerces de proximité et écoles en chassant les familles en périphérie. 

Les pistes de réflexion du rapport

Quelle parade à ces différents facteurs ? Le rapport adopté par le Sénat fin mai liste quatre pistes :

  • encourager les mises en chantier ;
  • mieux aménager le territoire afin d’élargir l’offre de logement et améliorer sa répartition ;
  • lutter contre les logements vacants afin de mettre davantage de biens sur le marché ;
  • favoriser la réhabilitation des biens anciens dégradés, notamment dans les centres-villes.

Jean-Marie Bockel en est convaincu : il faut agir sur l’offre afin de limiter l’inflation immobilière. Cela passe notamment selon le sénateur centriste par une réorientation des dispositifs de défiscalisation. En revanche, il ne plaide pas pour une intervention de l’État dans le financement et donc sur le terrain des taux du crédit immobilier, à l’exception du prêt à taux zéro (PTZ) déjà existant.

 

Posté le 02 Juin 2020 © Guide du crédit

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