Immo : comment le HCSF a impacté le crédit immobilier en 2020
Avant l’assouplissement des conditions d’octroi du crédit immobilier annoncé par le Haut Conseil de stabilité financière le 17 décembre dernier par la voix du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, cette même autorité prudentielle avait édicté des recommandations visant à les durcir un an plus tôt. Quel effet ont eu les mesures mises en place par Bercy et la Banque de France durant cette année particulière marquée par la crise sanitaire ?
Protéger la stabilité économique du pays
Lorsque le Haut Conseil de stabilité financière s’était réuni le 12 décembre 2019, le coronavirus se déployait encore silencieusement. Les préoccupations de cette institution portaient sur l’endettement croissant des ménages français. Et pour cause, la hausse de production de crédits immobiliers résulte de la baisse historique des taux d’emprunt (1,11% en moyenne fin 2019). Après la publication d’un diagnostic des risques faisant état d’une augmentation de la part des revenus consacrée au remboursement des prêts immobiliers, le HCSF a souhaité resserrer l’accès au financement pour éviter des conséquences macroéconomiques néfastes en cas de crise… Des mesures qui arrivent à point nommé.
L’activité du crédit immobilier n’a pas chuté
Concrètement, les recommandations du HCSF fin 2019 ont encouragé les banques à revenir à un taux d’endettement plafonné à 33% et à une durée d’emprunt ne dépassant pas 25 ans. À ce moment-là, un quart des dossiers étaient accordés avec un taux d’endettement supérieur à 35% et les emprunts sur 30 ans étaient en voie de démocratisation ! Autre recommandation du HCSF, la possibilité pour chaque établissement prêteur de s’accorder une flexibilité pour 15% de la production, dont les trois quarts pour des accédants (et un quart pour des investisseurs). Cela a-t-il freiné l’activité du marché immobilier en 2020 ? La Fnaim table sur une baisse des transactions dans l’ancien de 8% (980 000 ventes), que l’on peut imputer en grande partie à la crise sanitaire. Et les données mensuelles de la Banque de France démontrent que le volume de production mensuel de prêts immobiliers (plus de 15 milliards d’euros) est supérieur à ceux de 2017 et 2018. La croissance du crédit immo à fin octobre (+5,5% en glissement annuel) indique par ailleurs que les ménages français étaient parmi les plus dynamiques en termes d’acquisition à l’échelle européenne.
La prudence reste de mise
Ce qui a conduit le HCSF à assouplir ses recommandations, c’est la prudence des banques depuis fin 2019. Le reporting a confirmé la fin des « dérives », mais le contexte économique a incité l’autorité régulatrice à se montrer prudente au moment de desserrer l’étau avec un taux d’endettement admis à 35% maximum, et une augmentation de la durée réservée uniquement aux emprunts à remboursement différé (VEFA, rénovation).
Posté le 08 Janvier 2021 © Guide du crédit
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