BCE : Hausse des taux à prévoir
La Banque centrale européenne (BCE) va sans doute laisser ses taux directeurs inchangés jeudi après avoir resserré les vannes du crédit il y a seulement un mois, mais une prochaine hausse pourrait arriver très vite, dès mars, estiment des économistes. L'ensemble des 32 analystes sondés par l'AFP-AFX mise sur un statu quo ce jeudi lors de la réunion du conseil des gouverneurs à Francfort (centre-ouest de l'Allemagne). Lors de leur précédente rencontre, le 1er décembre, les gardiens de l'euro ont relevé d'un quart de point leurs taux, le principal étant désormais à 2,25%, après deux ans et demi d'immobilisme. La précédente hausse de taux d'intérêt remontait à cinq ans. "Il n'y a tout simplement pas assez d'informations disponibles pour permettre à la Banque de réévaluer les perspectives à plus long terme. La Banque n'a jamais modifié ses taux lors de deux réunions consécutives", argumente Michael Schubert, expert BCE à la Commerzbank. En décembre, la banque centrale avait expliqué avoir augmenté ses taux en liaison avec des risques d'emballement des prix alimentés par la flambée des cours du pétrole. Elle souhaitait ainsi empêcher une contagion à l'ensemble de l'économie, qui se serait manifestée par des revendications salariales plus élevées et un renchérissement du prix des produits industriels. Autres raisons avancées : la croissance de la masse monétaire, indicateur avancé d'inflation, et, parallèlement, l'ascension des crédits au secteur privé qui laisse craindre l'apparition d'une bulle immobilière. La politique monétaire européenne reste "accommodante", avait déclaré le président de l'institut, le Français Jean-Claude Trichet, en réponse à ceux, notamment dans le monde politique, qui accusaient la BCE de vouloir étouffer dans l'oeuf une reprise économique balbutiante. Et pour les rassurer, il a bien souligné que la BCE ne s'engageait pas "a priori" dans une série de hausses de taux. Le crédit reste aux yeux de la BCE bon marché et propre à encourager la consommation des ménages et l'investissement industriel, et donc à soutenir la croissance économique. Mais en qualifiant sa politique monétaire d'accommodante, la BCE suggère aussi que des réajustements à la hausse vont avoir lieu, dès que l'économie aura prouvé qu'elle est résolument repartie. De récentes déclarations de responsables de banques centrales appuient cette théorie. Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, Guy Quaden, a souligné fin décembre qu'il ne "pouvait garantir" des taux d'intérêt "éternellement bas". Son collègue de la Bundesbank, Axel Weber, avait laissé entendre qu'une nouvelle hausse pourrait avoir lieu rapidement. Enfin, Otmar Issing, chef économiste de la BCE, a de nouveau averti que l'institut était prêt à agir, si la stabilité des prix était en danger. La BCE considère que sa première mission consiste à contrer les risques d'inflation. Pour elle, la stabilité des prix est assurée quand les prix à la consommation augmentent légèrement en-dessous de 2% en moyenne sur un an. Or, elle mise sur un taux de 2,1% en 2006, après 2,2% l'an passé, selon ses dernières projections publiées début décembre après l'annonce de la hausse des taux. La plupart des économistes consultés par l'AFP-AFX (24 sur 32) s'attendent à un geste en mars, lorsque le conseil des gouverneurs disposera de nouveaux chiffres sur l'inflation et la croissance. Ils se montrent divisés sur l'ampleur des hausses de taux à attendre. Certains pensent que la BCE se cantonnera à une nouvelle hausse de 25 points de base soit un taux de 2,50% cette année, tandis que d'autres anticipent un taux se hissant jusqu'à 3,50% à la fin 2006Posté le 12 Janvier 2006 © Guide du crédit
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