Le crédit immobilier s'allonge
La durée moyenne des prêts était de 12 ans et cinq mois en 1995. Elle est de16 ans aujourd'hui. Si on peut emprunter davantage, on ne peut pas forcément acheter plus grand, les prix s'étant corrélativement envolés durant la décennie. Et Philippe Taboret, directeur marketing de Capfi, le numéro un du courtage, d'expliquer : « Si la capacité d'emprunt a augmenté de plus d'un tiers en dix ans, les prix de l'immobilier ont, eux, doublé et la baisse des taux ne gomme pas la hausse des valeurs, elle la tempère seulement. » Pour aider les futurs propriétaires à emprunter sans être trop désolvabilisés, les banquiers jouent aussi sur un autre tableau : l'allongement de la durée des prêts. Depuis dix ans, cette durée gagne dans le temps puisqu'elle est aujourd'hui, en moyenne, de 16 ans contre 12 ans et cinq mois en 1995. Et pourtant, alors que voici seulement cinq ans, deux banques proposant des prêts sur 20 et 25 ans provoquaient un scandale sur la place financière, désormais tous les établissements pratiquent ces durées. « C'est dans l'air du temps et cela correspond à une évolution des mentalités, constate Philippe Stoltz, responsable du Crédit Habitat à BNP Paribas. Dorénavant, on n'épargne plus forcément avant de se lancer dans une acquisition et il faut donc financer une somme plus importante. L'allongement sur 20 ou 25 ans permet d'emprunter plus tout en ayant des mensualités plus légères. » D'autres établissements vont jusqu'à 30 ans. Et tout récemment, l'UCB vient de donner le coup d'envoi de la durée de 35 ans. « Le marché est mûr pour les longues durées, note Jean-Charles Dumont, directeur des partenariats à l'UCB, mais si nous sommes les pionniers en France, il y a bien longtemps qu'en Europe du Sud, les prêts vont jusqu'à 50 ans. Cette très longue durée répond à un double objectif : augmenter le pouvoir d'achat de l'emprunteur tout en allégeant ses mensualités et permettre à des primo-accédants d'acheter d'emblée une pièce en plus ou un logement doté d'un meilleur emplacement. » Cette durée a un coût final. Pour une somme de 100.000 euros empruntée à un taux privilégié de 2,90 %, le coût total du crédit est de 23.000 euros sur 15 ans, 32.000 sur 20 ans et 69.000 sur 35 ans. Pour un taux moins attractif, la facture risque d'être lourde et le coût du crédit égal à la somme empruntée. D'autres établissements vont néanmoins emboîter le pas sur cette distance. Peu de chance, en revanche, de viser les 40 et 50 ans en France, sauf à réformer en profondeur le système hypothécairePosté le 22 Décembre 2005 © Guide du crédit
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