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Sécurité : Détecteur de fumée

En France, chaque année, 10.000 personnes sont victimes d'un incendie et un incendie domestique se déclare toutes les deux minutes, selon les chiffres de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). L'installation d'un simple détecteur permet d'alerter notamment la nuit car les feux nocturnes sont responsables de 70 % des décès survenus dans les lieux d'habitation. Après un été qui a vu plusieurs incendies meurtriers à Paris, une proposition de loi envisage de rendre obligatoire les DAAF, détecteurs autonomes avertisseurs de fumée, dans tous les logements. Ce qui est étonnant quand sont prises ce qu'on pense être des mesures intelligentes et de bon sens, c'est que s'élèvent toujours des voix pour et des voix contre. Premier point : l'obligation faite à l'occupant d'un logement, ou, le cas échéant, au propriétaire, d'installer et d'entretenir un détecteur avertisseur autonome de fumée. Pour : La Commission de sécurité des consommateurs (CSC) a salué cette initiative, relevant qu'à peine 1 % des foyers français sont équipés, contre près de 90 % dans les pays scandinaves, les Etats-Unis ou le Canada. Contre : les associations de locataires qui craignent de supporter le coût de cette mesure et de voir leur quittance de loyer augmenter. L'installation d'un détecteur de fumée aux normes coûte de 30 à 60 euros, sans compter l'entretien du dispositif (vérification, changement de piles) et le fait qu'il faille le remplacer au bout de 5 ans. On trouve certes en grande surface des appareils venant d'Asie à un prix compris entre 5 et 10 euros, mais ils sont potentiellement dangereux selon les professionnels. Second point : la possibilité pour l'assureur de pratiquer une franchise de 5000 euros si un incendie se déclare dans un logement sans détecteur avertisseur autonome de fumée ou dont la déclaration d'installation ne lui a pas été transmise. Minoration de la prime d'assurance si l'assuré s'est conformé à ses obligations. Pour : le ministère du Logement se dit prêt à enseigner la responsabilité aux locataires en cette matière avec le soutien des assureurs. La sensibilisation est en effet indispensable à la prise de conscience des habitants, seule de nature à les inciter à veiller au bon fonctionnement du dispositif. Contre : cette obligation à la charge du locataire pose la question d'assurance et de responsabilité. «Que se passera-t-il pour le locataire s'il n'a pas procédé à l'entretien ou si le détecteur tombe en panne sans qu'il s'en rende compte, cela risquerait-il d'avoir des conséquences vis-à-vis de son assurance ? Pourrait-il être tenu responsable en cas d'incendie et non indemnisé ?» s'interroge l'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) La mise en application L'entrée en vigueur de la loi pourrait se faire progressivement sur les cinq années à venir. S'il est en effet nécessaire de favoriser l'installation des détecteurs, il est vain, voire imprudent, de rendre obligatoire dès à présent l'installation de ces équipements. Ainsi, la Grande-Bretagne a attendu que 75 % des foyers soient équipés de détecteurs pour rendre obligatoire la mesure, gratuite pour les plus démunis.

Posté le 10 Novembre 2005 © Guide du crédit

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