Les aides au logement largement absorbées par les hausses de loyers
Une étude publiée ce matin dans la revue « Economie et Statistique » par l'Insee pointe l'impact inflationniste des allocations logement. Cela s'explique essentiellement par l'insuffisance de l'offre de logements. Le Conseil des ministres a adopté hier le projet de loi « Engagement national pour le logement » (« Les Echos » du 26 octobre). Ces dernières semaines et dans le but d'enrayer la folle course des loyers et d'améliorer l'accès au logement, le gouvernement a déjà initié plusieurs mesures avec la création d'un nouvel indice de révision des loyers, le pouvoir donné aux préfets d'imposer des demandeurs prioritaires aux organismes d'attribution de logements, le durcissement des surloyers pour les locataires d'HLM dépassant les plafonds de revenus... Une étude, publiée ce matin dans la revue « Economie et Statistique » de l'Insee, pointe une autre source de dérive des tarifs : les aides au logement et leur impact sur les loyers du secteur privé pour les ménages à bas revenus (1). Gabrielle Fack, économiste à l'unité de recherche Paris-Jourdan sciences économiques, se fonde sur les enquêtes logement menées par l'Insee entre 1973 et 2002. « Sur la période retenue, les loyers au mètre carré ont tous augmenté plus vite que l'indice des prix, mais la hausse est beaucoup plus forte pour les ménages des deux premiers déciles (les 20 % de ménages les moins aisés, NDLR) que pour les autres ménages », note-t-elle. Ainsi, le prix au mètre carré a presque triplé pour le quart de ménages le moins aisé, alors qu'il n'a augmenté « que » de 60 % pour le quart le plus aisé, peu concerné par les aides au logement. Efficacité en cause Au final, conclut l'auteur, « entre 50 % et 80 % des allocations de logement ont été absorbées par des hausses de loyers dans le secteur privé, sans que cela traduise une forte amélioration de la qualité des logements ». D'un soutien pour les ménages à bas revenus, les aides au logement se seraient ainsi muées en subvention pour les bailleurs. « Cette situation semble pour l'essentiel être due à la faible élasticité de l'offre de logements des bailleurs à court et moyen termes, à laquelle s'est heurtée l'augmentation de la demande des ménages bénéficiaires d'aides », au premier rang desquels les étudiants, éligibles aux aides depuis le début des années 1990. Autrement dit, l'intervention publique pourrait être plus efficace si elle était aussi consacrée à la création de logements. Mais le maniement des aides semble aussi sensible que le débat : le dispositif de l'amortissement Robien, qui défiscalise l'investissement locatif, est lui aussi accusé, ces dernières années, d'avoir poussé les prix de l'immobilier à la hausse...Posté le 27 Octobre 2005 © Guide du crédit
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