Immo : un retournement plus marqué en Espagne et en Irlande
La morosité actuelle de l’immobilier français n’implique pas pour autant un revirement du secteur comme celui frappant l’Espagne. Car chaque marché a ses spécificités. Celui de l’Hexagone se distingue en premier lieu par une économie moins dépendante du secteur de la construction. Ce dernier représentait près de 6 % du PIB de la France en 2007, contre respectivement 10 % et 12 % pour l’Irlande et l’Espagne.
Or, ces deux pays, qui ont connu ces dernières années un âge d’or de l’immobilier, sont aujourd’hui confrontés à une grave crise de l’activité de construction résidentielle. En témoigne la part de biens immobiliers neufs par rapport au nombre d’habitants : de 20 pour 1 000 en Espagne en 2006 (lorsque l’activité était au plus haut), elle est redescendue aujourd’hui à un peu plus de cinq logements pour 1 000 habitants, soit quasiment au même niveau que la France.
L’autre signe de différenciation concerne les conditions d’octroi de crédits. Primo, celles-ci sont plus restrictives en France car s’appuyant sur les revenus. Deuxio, l’accès au crédit ne dépend aucunement de la revalorisation ou dévalorisation du bien. Autrement dit, « la baisse éventuelle du patrimoine n’implique pas une restriction d’accès au crédit ». À noter que la France se distingue également par une faible proportion de crédits à taux variables et un niveau d’endettement modéré des ménages.
À la question donc de savoir si la France subira un retournement du marché comme celui qui a frappé ses voisins européens, la réponse est négative. Toutefois, le marché hexagonal devrait continuer à atterrir avec une baisse des prix s’accélérant à 6 % en 2009. Du côté des taux, aucune baisse n’est envisagée par Empruntis.com : « il n’y a pas de signe aujourd’hui qui milite en faveur d’un scénario de baisse des taux à court terme. On attend ainsi un scénario stable avec une tendance à la hausse ».
Posté le 18 Aout 2008 © Guide du crédit
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