Immobilier : la fin de l'embellie
La période de baisse des taux est bel et bien terminée. Les taux fixes moyens ont remonté de 0.45% en deux mois, une remontée historique de par sa rapidité.
Les taux de la BCE ont été maintenus au même niveau mais l'OAT a été relevée à partir de novembre 2010 et a atteint 3.87% le 31 janvier 2011. Cette hausse est due aux incertitudes des Etats européens sur la dette.
Sur l'ensemble du territoire, la région Sud-Ouest reste la moins chère avec un taux de 3.85% sur 20 ans à la fin janvier, suivie de près par la région Ouest à 3.90% sur la même durée.
Les retombées sur le crédit immobilier
La production de crédits immobiliers a connu une forte progression en 2010 et a atteint son niveau d'avant crise. Les rachats de crédits constituent la majorité de cette production.
La durée moyenne des prêts se rallonge. C'est la première conséquence de la hausse des taux. Au 4ème trimestre 2010, la durée moyenne s'élève à 20.3 années contre 19.6 années le trimestre précédent et 19.4 années au deuxième trimestre.
Le coût du crédit a progressé de 13% entre octobre 2010 et janvier 2011. Pour un emprunt de 150 000€ sur 20 ans, cela représente un montant moyen de 10 000€. Le gain réalisé grâce à la baisse des taux sur l'année 2010 a été perdu en quelques mois.
Le pouvoir d'achat immobilier est toujours en baisse. Pour une mensualité de 2 000€ sur 15 ans, et 10 000€ d'apport personnel, un emprunteur pouvait prétendre à un bien de 102m² en juin 2010 alors qu'aujourd'hui cette surface est réduite à 94m², soit 8m² de moins.
Le cas parisien
La hausse des prix caractéristique à la capitale s'est transformée en véritable flambée en 2010. Les prix ont progressé de 20.3% en une année.
En termes de pouvoir d'achat, la surface à laquelle peut prétendre un acheteur parisien avec une mensualité de 2 000€ sur 15 ans et 10 000€ d'apport personnel est actuellement de 39m² contre 115m² en 1998. Cette surface a diminué de 70% en 12 ans.
Cette augmentation importante est due à une forte demande, stimulée par la baisse des taux, face à une offre très restreinte. Par ailleurs, un effet d'entraînement est également en cause : les acheteurs anticipent les hausses futures et les vendeurs surestiment leurs prix.
L'évolution actuelle du marché immobilier laisse envisager un rallongement des durées de vente ainsi qu'un ralentissement de la hausse des prix. Les conditions d'accession à la propriété deviennent de plus en plus difficiles et les primo-accédants seront les premiers à en pâtir. L'objectif des 65% de propriétaires est encore loin d'être atteint.
Posté le 02 Février 2011 © Guide du crédit
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