IdF : le plan d'action pour le logement francilien prévoit un PTZ régional
Le conseil régional d'Île-de-France a présenté son plan d'action en faveur du secteur du logement pour les prochains mois. Un prêt régional à taux zéro a également été annoncé pour 2018.
Haro sur la « ghettoïsation » des quartiers
2017, année de la bataille contre la « ghettoïsation des quartiers, les copropriétés dégradées et [...] contre les marchands de sommeil ». C'est le message délivré en substance par la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, lors de la présentation, jeudi dernier, de sa stratégie du logement pour 2017. La chef de l'exécutif francilien était accompagnée de son vice-président chargé du logement et de la politique de la ville, Geoffroy Didier.
Alors que le foncier disponible et le logement intermédiaire constituaient les enjeux majeurs de 2016, la région met la priorité cette année sur la construction de « logements pour tous les publics, sociaux et en accession sociale aussi, tout en redynamisant les centres villes des petites communes ». Mais l'objectif à terme reste le même : « favoriser l'accession à la propriété, notamment sociale, car le fait d'être propriétaire est une assurance supplémentaire en cas d'accident de la vie ».
Un budget de 2 milliards d'euros en faveur du logement
En réalité, ces grandes lignes s'inscrivent dans une politique plus globale du logement. « La région a décidé de lancer un plan d'investissement massif en faveur de la politique de la ville, des quartiers et du renouvellement urbain [...] ». Le montant débloqué s'élève à 2 milliards d'euros répartis jusqu'en 2021 (soit la durée de la mandature).
Comme vu plus haut, l'un des axes de cette politique vise à favoriser la « mixité sociale », avec 40 millions d'euros alloués à cet objectif. Dans cet objectif de « mixité », la région a annoncé qu'elle ne finance plus les communes qui comptent déjà 30% de logements sociaux.
À l'origine de cette décision, un constat : 7% des villes franciliennes regroupent 66% du parc locatif social. « Cette concentration excessive a largement contribué à constituer de véritables ghettos urbains qui offrent à leurs habitants des conditions de vie considérablement dégradées ». Des exemples ? Aubervilliers ou Montreuil, des communes où la région a préféré investir dans des logements intermédiaires afin d'élargir l'offre et « répartir les logements sociaux différemment ».
"7% des communes = 70% de logements sociaux. Voilà l'enjeu du plan #AntiGhetto que nous avons mis en place" @GeoffroyDidier #LogementIDF pic.twitter.com/xJgdSQxiI9
— Région Île-de-France (@iledefrance) 5 janvier 2017
La rénovation urbaine, l'autre priorité de 2017
Autre chantier important pour la région, le renouvellement urbain. Ou plutôt le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Ce plan d'investissement massif prévoit la réalisation de travaux dans 400 quartiers en difficulté dans toute la France. Le programme doit débuter cette année pour une durée de 8 ans.
Pour l'Île-de-France, ce sont 102 quartiers qui ont été ciblés. Montant de l'investissement prévu par la région francilienne ? 250 millions d'euros. La rénovation des quartiers s'effectue selon 3 critères : « la sécurité, le développement des services et commerces de proximité et de pied d'immeuble, et les équipements pour l'enfance et la jeunesse ».
Dans le même ordre d'idées, 11,5 millions d'euros sont dédiés à la réhabilitation des copropriétés dégradées dans des quartiers situés par exemple à Bobigny, Bondy, Epinay ou Sarcelles.
À noter que les différents projets de transports dans la région (débranchement du tramway T4 à Clichy-Montfermeil, prolongement de la ligne 11 du métro à Rosny-Bois Perrier...) doivent également contribuer au « désenclavement des quartiers prioritaires ».
Et aussi...
Le plan régional prévoit également 25 millions d'euros en vue de la réalisation de logements étudiants situés dans toute la région. Les logements verts ne sont pas délaissés non plus, avec notamment la hausse du budget consacré au programme « Habiter mieux » qui passe de 10 à 12 millions d'euros pour 2017. Ce dispositif pévoit des aides pour les ménages modestes souhaitant améliorer la performance énergétique de leur logement.
Un PTZ régional
Toujours dans cet objectif de favoriser l'accès à la propriété, il y aura bel et bien un Prêt à taux zéro régional, ainsi que Valérie Pécresse l'a confirmé durant la conférence de presse. Prévu pour l'an prochain, le dispositif vise aussi bien l'ancien et le neuf. Il s'adressera à la fois aux jeunes ménages qu'aux retraités qui n'ont pas pu devenir propriétaires. « [Le prêt doit aider à] revitaliser les cœurs de villes qui se dégradent, sous conditions de ressources, ajoute Geoffroy Didier au site de l'Obs. Il viendra soit compléter, soit suppléer au PTZ national, selon les mesures qui seront choisies à l'issue de la prochéaine élection présidentielle ».
Il s'agit là de l'une des promesses de campagne de Valérie Pécresse lors des élections régionales de 2015. La future présidente du conseil régional avait promis un prêt aidé de 40 000 € afin de rénover les centres-villes. Il est à noter que certaines collectivités proposent déjà ce type de financement à 0%. C'est le cas par exemple de la Mairie de Paris et de son Prêt Paris Logement 0%.
Bon à savoir
Le Prêt à taux zéro « national » est un financement accordé par les banques ayant signé une convention avec l'État. L'emprunteur ne rembourse que le capital, il ne paie aucun intérêt (raison pour laquelle on parle de prêt à 0%).
Il est principalement accordé dans le neuf, mais il est ouvert sous condition dans l'ancien (réalisation de travaux importants, transformation d'un local en habitation principale).
Pour vérifier que vous êtes bien éligible au Prêt à taux zéro, le Guide du crédit vous propose d'effectuer une simulation de PTZ.
Des besoins continus de logements sans fin
À l'origine des annonces du conseil régional, il y a un constat et des chiffres. D'un côté, la région compte 12 millions d'habitants en Île-de-France, avec 60 000 « nouveaux » habitants par an depuis 2006. De l'autre, le parc de logements disponibles ne suit pas le même rythme. Par ailleurs, la part des revevenus que les Franciliens consacrent à leur bien immobilier ne cesse d'augmenter depuis 30 ans (+77%).
En investissant massivement dans la construction de logement, la région espère précisément diminuer le coût du logement pour les ménages.
.@GeoffroyDidier : "C'est en construisant davantage qu'on fait baisser les prix des logements, pas en encadrant les loyers !" #LogementIDF pic.twitter.com/ZjlSvli61N
— J'ai choisi Valérie (@avecValerie) 5 janvier 2017
Posté le 09 Janvier 2017 © Guide du crédit
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