Hausse des prix : la bulle immobilière va-t-elle éclater en 2020 ?
C’est le spectre que l’on brandit à échéance régulière : la bulle spéculative. Alors que les prix de l’immobilier ont augmenté de près de 9% en dix en France (28% dans les 10 plus grandes villes), va-t-on assister à un retournement en 2020 ? Dans l’ensemble, les professionnels de l’immobilier n’en sont pas convaincus.
Une baisse des prix de 20% à venir
Marc Touati joue les lanceurs d’alerte. L’économiste habitué des médias et auteur à succès, évoquait dès la rentrée 2018 "Un monde de bulles" du titre de son dernier livre, où il pointait les taux "anormalement bas" du crédit immobilier et les cours immobiliers "historiquement élevés" à Paris pour dénoncer "l’aveuglement collectif ambiant". Dans une interview au Parisien le 29 novembre dernier, il persiste et signe en affirmant que la conjoncture dessine une bulle immobilière, en raison de l’écart grandissant entre la hausse des prix et l’évolution du revenu des Français. Sa crainte : une croissance atone qui piège les Français ayant fait le choix de s’endetter en raison des taux bas du prêt immobilier. Son autre motif d’inquiétude, c’est de voir l’offre immobilière rattraper la demande dans une logique "d’effet d’aubaine"des prix élevés, accentuée par le vieillissement de la population. Son pronostic : une baisse des prix brutale de 20 à 25% hors Paris pour "dégonfler la bulle".
Les professionnels de l’immobilier pas inquiets
Qu’en disent les experts du secteur ? Du côté de la Fnaim, la montée des prix n’est ni indécente, ni artificielle puisque les niveaux d’avant crise de 2007 ne sont pas atteints à certains endroits comme le souligne son président Jean-Marc Torrollion dans Le Parisien. Il ajoute un second argument : les prix augmentent via l’entrée dans le marché de primo-accédants motivés par les taux bas du crédit immobilier pour devenir propriétaires, et non par des investisseurs pris en flagrant délit de spéculation. Enfin, la vigilance des banques quant au profil des emprunteurs constitue un autre sas de sécurité, bien loin des germes de la crise des subprimes aux Etats-Unis.
Le cas particulier de Paris
Chez MeilleursAgents aussi, la sérénité est de mise. Son directeur scientifique Thomas Lefebvre souligne l’incroyable effet de la baisse des taux du prêt immobilier sur la capacité d’emprunt. Chez SeLoger, on n’anticipe pas de correction du marché en 2020, mais plutôt une stagnation. Paris est en revanche un cas particulier qui inquiète jusqu’aux analystes d’UBS, face au déséquilibre entre les revenus et les prix pratiqués. Mais cette banque considère que d’autres grandes capitales mondiales sont davantage exposées que Paris à l’éclatement d’une bulle immobilière, à l’instar Munich ou Amsterdam.
Posté le 10 Décembre 2019 © Guide du crédit
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