Les ménages français s'endettent de plus en plus
Le recours au découvert bancaire atteint un niveau historique et 34,6 % des ménages considèrent que leur situation financière s'est dégradée «récemment». Une rupture. Depuis l'année dernière, les ménages s'endettent avec moins de retenue. Pour la première fois depuis 2001, ils ont augmenté leur taux d'endettement à 50,2 % (+ 0,5 point), et c'est aussi un tournant, avec le crédit immobilier (+ 0,7 point à 17,2 %). Mais ce regain d'appétit cache une désaffection : celle pour le crédit à la consommation puisque 33 % des ménages y ont eu recours l'année dernière, contre 35,4 % en 2001. A ce titre, la carotte fiscale lancée en mai 2004 par Nicolas Sarkozy, permettant de déduire de ses impôts 25 % des intérêts payés sur des prêts à la consommation, n'aura pas porté ses fruits. La baisse constatée, explique Michel Mouillart, professeur à l'université Paris-X, exprime «souvent l'abandon de projets de consommation durable», comme l'achat de voitures. Trois fois plus de ménages « fragiles » qu'en 1997 Il ne faut pas voir non plus une bonne nouvelle dans le taux historique de recours au découvert bancaire (24,5 %) : « Cela illustre sans aucun doute la fragilisation d'une partie des ménages endettés [qui] sous l'effet de la dégradation de leur environnement (...) accumulent toutes les facilités de paiement pour faire face aux dépenses de la vie courante. » La situation financière des ménages et la perception qu'ils en ont se sont détériorées. Et ce malgré les taux bas résultant de la concurrence bancaire : 34,6 % des ménages, contre 27,1 % en 2001, considèrent que leur situation financière s'est « récemment » dégradée. Ils sont aussi plus nombreux à estimer élevé ou beaucoup trop élevé le poids des charges de remboursement (40,6 % et 4,4 %) et moins à les juger « supportables ou très supportables » (55 %, contre 59,1 % en 2001). En outre, après s'être stabilisée en 2003, la part des ménages fragiles a retrouvé son plus haut niveau depuis 1997 à 4,3 %, et parmi eux la part des plus de 65 ans a plus que doublé (14,2 %) entre ces deux dates. Ces tendances ne vont pas se démentir en 2005. Près de trois fois plus de ménages fragiles qu'en 1997 (12,5 %) envisagent de souscrire un crédit de trésorerie, alors que moins de ménages, dans l'ensemble, le prévoient (4,6 %, contre 6,1 % fin 2003). Quant à ceux, plus nombreux, qui projettent d'emprunter dans un but immobilier, ce sont pour plus de 40 % des couples sans enfants, non endettés (ou qui ne finançaient jusqu'alors que des projets de consommation précis) et/ou qui considèrent que leur situation financière récente s'est nettement moins dégradée que les autres ménages. Si les ménages ont le sentiment que leur situation financière s'est dégradée, « ils sont encore «confiants» dans leur budget », assure l'Observatoire.Posté le 13 Mai 2005 © Guide du crédit
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