Nouvelle baisse en perspective des taux
L'obligation assimilable au trésor (OAT) à dix ans, qui sert de référence pour déterminer le taux des crédits immobiliers, a battu des nouveaux records à la baisse, entre 3,42% et 3,47%, un niveau inconnu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale selon l'AFP qui rapporte l'information. La baisse quasi-continue depuis plusieurs années des taux des crédits a, constate l'agence de presse, permis aux acquéreurs d'encaisser l'augmentation des prix des logements, nourrissant la hausse des prix sur le marché. L'AFP rapporte par exemple que le Crédit immobilier de France, organisme spécialisé dans le crédit résidentiel, a vu sa clientèle augmenter de 6,5% en 2004. Son président, Claude Sadoun, estime que le phénomène s'auto-alimente. Pour permettre aux ménages d'acheter, les banques "solvabilisent" les clients en leur prêtant plus facilement, la demande se renforce et les prix continuent d'augmenter. Le prêt immobilier, à l'affiche de nombre d'agences bancaires, est considéré comme "un outil de conquête" par les banques qui se livrent à une concurrence féroce, souligne Olivier Eluère, économiste au Crédit Agricole, dont les propos sont également rapportés par l'AFP. Ainsi, les banques proposent en ce moment des taux fixes compris entre 3,65% et 3,90% pour un prêt d'une durée de 15 ans, entre 3,75% et 4% pour 20 ans et entre 3,85% et 4,15% pour un prêt d'une durée de 25 ans. Mais d'après l'AFP, ce n'est pas parce que le crédit est moins cher que les ménages dépensent moins pour acheter leur maison : d'une part parce que les prix continuent d'augmenter (notre article), mais aussi parce qu'un crédit plus long - la durée moyenne d'un prêt s'est allongée de deux ans depuis 2000 pour atteindre 17 ans en 2004 - est synonyme de crédit plus cher. Le taux d'effort des ménages, c'est à dire le remboursement annuel rapporté à leur revenu disponible brut, atteint désormais 29% contre 21% en 1998, la barre de 30% d'endettement immobilier étant selon l'AFP généralement considérée comme un maximum. Olivier Eluère a noté au cours du premier trimestre un léger ralentissement du volume de crédits immobiliers qui, selon ses pronostics, "devrait se poursuivre compte tenu du freinage attendu de la demande et des prix des logements". En arrière plan, tout le monde scrute l'attitude de la Banque centrale européenne (BCE), qui s'est montrée perplexe à la mi-avril. Une hausse modérée des taux pourrait être nécessaire pour faire face au développement d'une bulle immobilière en zone euro, aurait-elle laissé entendre selon l'AFP, mais un durcissement brutal serait contre-productif...Posté le 03 Mai 2005 © Guide du crédit
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