Prochaine hausse des taux
Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a indiqué hier que les marchés avaient raison d'anticiper une nouvelle hausse d'un quart de point du taux directeur pour le mois de mars. Le discours de Jean-Claude Trichet hier constitue l'un des signaux les plus clairs d'une nouvelle hausse des taux depuis celle du 1er décembre. Un mois après son premier resserrement monétaire depuis cinq ans, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé hier qu'un nouveau tour de vis est à venir. S'exprimant après la réunion du conseil des gouverneurs, qui a décidé, comme prévu, de maintenir le principal taux directeur inchangé à 2,25 % (lire également page 26), son président, Jean-Claude Trichet, a déclaré que les marchés avaient raison d'anticiper une nouvelle hausse d'un quart de point en mars. « Notre message a été bien reçu », a-t-il dit en réponse à une question sur ce sujet. « Nous allons continuer de surveiller de très près tous les développements concernant la stabilité des prix à moyen terme », a également ajouté le président de la BCE, évitant soigneusement de prononcer les mots « approprié » ou « en ligne » pour qualifier le niveau actuel des taux. Interrogé sur les remarques, la semaine dernière, de Nout Wellink, le président de la Banque centrale des Pays-Bas, qui siège au conseil des gouverneurs, selon lequel de nouvelles hausses auront lieu, il a indiqué que chacun avait sa manière de dire « nous surveillerons de très près ». Il s'agit des signaux les plus clairs en faveur d'une nouvelle hausse des taux depuis celle du 1er décembre. A l'époque, Jean-Claude Trichet avait fortement insisté sur le fait que la hausse d'un quart de point, à 2,25 %, n'était « pas, a priori, une décision du conseil des gouverneurs de s'engager dans une série de hausses des taux ». A posteriori, la normalisation va se poursuivre, même si, à leur niveau actuel, les taux correspondent encore clairement à une politique monétaire accommodante. Maintien des prévisions La BCE maintient son scénario de croissance soutenue dans la zone euro, mais elle reconnaît l'existence de risques issus des prix du pétrole, des déséquilibres mondiaux et de la confiance des ménages. L'institution francfortoise va donc continuer à scruter les indicateurs. Jean-Claude Trichet a refusé de commenter la stagnation surprise et décevante du PIB de l'Allemagne au quatrième trimestre (lire ci-dessous), annoncée hier matin par l'Office fédéral des statistiques, qui pourrait affecter la reprise du pays cette année. Il a plutôt insisté sur les indicateurs positifs qui dominent actuellement. Mais la BCE y verra plus clair à la mi-février, après la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs, avec la publication de la croissance de la zone euro au quatrième trimestre. Si elle ne voit, pour le moment, aucune raison de modifier ses prévisions macro-économiques de décembre, cela pourrait être le cas avec la publication des prochaines projections en mars, qui coïncide avec la réunion de politique monétaire. Alors que d'importantes négociations salariales vont commencer le mois prochain en Allemagne dans la métallurgie, Jean-Claude Trichet a appelé les partenaires sociaux à la prudence et à leur responsabilité pour éviter une répercussion des prix élevés du pétrole sur les salaires - et donc l'inflation. En décembre, celle-ci s'élevait à 2,2 % dans la zone euro, contre 2,3 % en novembre et 2,5 % en octobre. La BCE vise officiellement un niveau « inférieur, mais proche de 2 % » et se tourne vers le moyen terme. Si la BCE semble effectivement pencher pour une hausse des taux en mars, il n'est pas évident qu'elle sera suivie par d'autres relèvements.Posté le 17 Janvier 2006 © Guide du crédit
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