Logement et Ecologie
Le Premier ministre Dominique de Villepin, qui intervenait lors de la première réunion de suivi du Plan Climat, s'est posé en ardent défenseur du protocole de Kyoto. Il a déclaré vouloir "encourager les recherches en matière de logement basse énergie" et a annoncé une hausse des tarifs d'achat du photovoltaïque pour soutenir la filière. La France "a défendu sans relâche l'entrée en vigueur" de Kyoto, a-t-il dit. "Nous poursuivrons nos efforts pour convaincre tous les pays industrialisés et les grands pays émergents de nous rejoindre". "Au-delà de ce protocole, nous souhaitons dès maintenant négocier de nouveaux engagements sur les émissions de CO2", a ajouté M. de Villepin. Le Premier ministre se référait à la prochaine conférence de l'ONU à Montréal (28 novembre-8 décembre), où "l'après-2012" doit pour la première fois être officiellement abordé par la communauté internationale. "Nous ne pouvons pas compter uniquement sur le développement de nouvelles techniques pour atteindre nos objectifs environnementaux", a lancé M. de Villepin à l'adresse des Etats-Unis, qui ont rejeté Kyoto et misent sur les percées technologiques pour combattre l'effet de serre. Des mesures sont "nécessaires pour renforcer le Plan Climat initial" d'autant que la consommation énergétique reste "inquiétante", notamment dans les secteurs des transports et du bâtiment, a estimé de son côté la ministre de l'Ecologie, Nelly Olin. Mme Olin a appelé les "promoteurs, les constructeurs et les bailleurs" à "mettre en oeuvre les normes de Haute qualité environnementale (HQE)" et, à défaut, "celles de haute performance énergétique", dans la construction de nouveaux logements sociaux "car leur coût est moindre si elles sont prises en compte dès la conception d'origine". Le respect de ces normes permet une baisse des consommations d'énergie d'au moins 8% par rapport à la réglementation en vigueur, a-t-elle rappelé. "Le logement social, a-t-elle relevé, s'adresse aux revenus les plus modestes: réaliser des économies d'énergie a un double objet puisque cela revient également à faire baisser les factures d'électricité des locataires". En France, le bâtiment compte pour près de 20% des émissions de gaz à effet de serre, juste après le secteur des transports, premier contributeur avec 27% de ces émissions. A l'issue de ce colloque, le gouvernement a annoncé une mesure concrète : un relèvement des tarifs auquel EDF doit acheter le courant produit avec l'énergie solaire photovoltaïque. Ce tarif, valable pour la métropole continentale, sera doublé à 30 centimes d'euro par kWh pour les collectivités, les gestionnaires de bureaux et pour les industriels qui produisent du photovoltaïque. Pour les particuliers, il sera augmenté de 50% à 22,5 centimes, a dit M. de Villepin. Le Premier ministre a donné ainsi en grande partie satisfaction aux industriels des énergies renouvelables, qui réclamaient un tarif unique en métropole de 30 centimes d'euros/kWh, déjà appliqué en Corse et Outre-mer. Il a affiché par ailleurs sa volonté d'"encourager les recherches en matière de logement "basse énergie", déjà bien engagées dans les pays scandinaves, en Allemagne et en Suisse. "L'objectif, a-t-il déclaré, est que nous soyons capables d'ici cinq ans de rénover des logements anciens pour qu'ils ne consomment que 50 kWh par mètre carré et de construire les premiers bâtiments produisant entièrement l'énergie nécessaire à leurs besoins". Actuellement, les logements français consomment 200 kWh par m2 et par an, a-t-il rappelé. Intervenant juste avant le Premier ministre, le président de la Mission interministérielle de l'effet de serre (MIES), Jean-Claude Gazeau, avait averti que les mesures inscrites au Plan Climat permettraient à la France de respecter ses engagements en 2010, à condition qu'elles soient appliquées de manière soutenue, voire renforcées. Repères Le Plan Climat a été adopté en juillet 2004 pour permettre à la France de stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre en 2010 à leur niveau de 1990 et de respecter le protocole de Kyoto. Ce plan prévoit une réunion annuelle de suivi dont le "Rendez-vous Climat" de lundi est la première édition. Il ambitionne notamment de maîtriser les émissions des transports et du résidentiel-tertiaire, particulièrement préoccupantes. Les rejets de substances réchauffant l'atmosphère, CO2 notamment, ont augmenté de 23% en 13 ans (1990-2003) dans les transports, la voiture particulière étant majoritairement responsable de l'envolée. Ceux des logements et bureaux (chauffage, eau chaude, cuisson, éclairage, électroménager, électronique) ont progressé dans le même temps de 14%.Posté le 15 Novembre 2005 © Guide du crédit
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