Immobilier : les banques sereines sur les conséquences d'un ralentissement
Répondant aux craintes exprimées par la Banque de France, le président de la Fédération bancaire française estime possible un ralentissement du marché immobilier, proche de la surchauffe dans certaines zones géographiques. Daniel Bouton. Le risque existe, mais il est limité. Répondant aux craintes exprimées par la Banque de France sur la baisse des marges dans la banque de détail, en particulier sur les « produits d'appel » que sont devenus les crédits immobiliers, Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale qui préside encore jusqu'au 1 er septembre la Fédération bancaire française (FBF), avant de céder le poste à Baudoin Prot, le directeur général de BNP Paribas, s'est montré, hier, rassurant. « Nous sommes relativement sereins sur les conséquences, pour les établissements de crédit, d'un éventuel ralentissement du marché immobilier », a-t-il indiqué, tout en reconnaissant que les établissements doivent évidemment « rester extrêmement vigilants sur la qualité du risque ». Le régulateur avait regretté le relâchement des conditions d'octroi des prêts ainsi que la baisse de l'effort de provisionnement au premier trimestre, de nature à réduire les marges de sécurité alors qu'une menace demeure sur la remontée des taux d'intérêt, la détérioration de la situation des ménages endettés ou encore le retournement du marché immobilier (« Les Echos » du 29 juin). « Nous ne sommes pas très loin d'une bulle immobilière dans un certain nombre de zones où le prix des actifs a connu une forte inflation, comme dans certaines régions des Etats-Unis, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Espagne et probablement maintenant en France, a estimé Daniel Bouton. Il est possible que cette bulle se dégonfle. Mais la probabilité que cela entraîne de graves difficultés est extrêmement limitée. » Selon le président de la FBF, il n'y a de risque important que lorsque la baisse de valeur des actifs immobiliers est étroitement liée avec les difficultés financières des ménages endettés, c'est-à-dire, in fine, avec le taux de chômage. Or, il existe à la fois, en France, un système d'hypothèque « qui fonctionne bien », et un mécanisme de cautionnement qui « jouerait un rôle d'amortisseur considérable en cas de difficultés ». Daniel Bouton s'est dit d'autant plus serein qu'« une partie de la croissance actuelle du marché vient de l'investissement locatif, qui peut se dégonfler sans entraîner de problèmes aussi graves que lorsque la crise concerne les résidences principales ». Une réserve Pour le président de la FBF, « surtout dans une économie où l'immobilier constitue le principal moteur », il faut donc veiller à ne pas dégrader, avec le projet de réforme prévoyant l'introduction d'un mécanisme d'hypothèque rechargeable, ce qui fonctionne bien dans le régime actuel de l'hypothèque. A cette réserve près, Daniel Bouton ne s'est pas montré hostile à l'introduction d'une hypothèque rechargeable, alors que la Banque de France s'y était montrée, la semaine dernière, peu favorable. Il s'est dit beaucoup plus réservé sur l'hypothèque inversée, également à l'étude. « Il y a des gens qui pensent que l'immobilier est transformable en rente viagère, a indiqué Daniel Bouton. Nous sommes un certain nombre à ne pas avoir compris l'idée. »Posté le 06 Juillet 2005 © Guide du crédit
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