La hausse de l'immobilier ralentit en Europe

Les Français ont moins de raisons d'être inquiets que les Anglais ou les Espagnols. Le marché immobilier est tendu mais il l'est moins que celui de Madrid ou de Barcelone et il ne connaît pas le ralentissement que connaissent les prix à Londres depuis quelques mois. Ce dernier marché enregistre en effet une baisse du nombre de transactions et des évolutions erratiques de prix, les hausses succédant à des baisses. Le marché français, quant à lui, reste orienté à la hausse. Sur un an, de mai 2004 à mai 2005, relève la Fnaim, les prix ont encore progressé de 14%. Néanmoins, le rythme de progression faiblit. En 2004, ces derniers avaient augmenté de 15,5%. Le ralentissement concerne essentiellement les appartements avec une hausse depuis de l'année de 15,6% (contre 17,2% en 2004). Les prix des maisons continuent, eux, de croître au même rythme. Autre signe de ce ralentissement, les prix ont baissé de 1,9% en mai après avoir crû de 0,6% en avril, de 1,4% en mars, de 0% en février et de 1,2% en janvier. «Cette baisse ne peut pas être interprétée comme une tendance», tempère René Pallincourt. Le président de la Fnaim estime qu'il faut au moins trois mois consécutifs de baisse pour parler de mouvement de fond et six mois pour conclure à un retournement du marché. L'évolution depuis le début de l'année semble donc confirmer le scénario d'un atterrissage en douceur. René Pallincourt table ainsi sur une croissance en 2005 de l'ordre de 10%. Tout comme Olivier Eluère, économiste au Crédit agricole. Le marché français reste soutenu par la faiblesse des taux d'intérêt. Ces derniers ont encore ce mois-ci battu leur record à la baisse. Il est aujourd'hui possible d'emprunter sur quinze ans en taux fixe à 3,5%. De même, l'allongement de la durée des prêts atténue l'impact de la hausse des prix sur la solvabilité des ménages. Enfin, la réforme du prêt à taux zéro a augmenté le nombre des primo-accédants.

Posté le 24 Juin 2005 © Guide du crédit