Livret A : succès confirmé en août
Les derniers chiffres de la Caisse des dépôts le confirment. Malgré une faible rémunération, le Livret A reste le placement préféré des Français. Reste une interrogation : pourquoi les Français continuent-ils de placer leur argent sur un livret d'épargne aussi peu rémunéré ?
Le Livret A et le LDD en forte hausse
Mois après mois, la collecte du Livret A ne se dément pas. Celui du Livret développement durable et solidaire (LDDS) non plus d'ailleurs.
En août, l'argent placé par les Français sur le Livret A s'élève à 1,59 milliard d'euros, contre 1,15 milliard un mois plus tôt. Somme toute, la collecte du Livret A atteint 12,17 milliards d'euros depuis janvier 2017, bien au-dessus des 2,12 milliards d'euros enregistrés sur les 8 premiers mois de l'année 2016.
Pour le LDDS, les montants sont plus « anecdotiques » : 340 millions d'euros en août, contre 200 millions en juillet. Depuis le début de l'année, la collecte cumulée atteint 2,41 milliards d'euros.
Cumulés, les 2 placements pèsent moins de 2 milliards d'euros en août
En additionnant les résultats des 2 placements, la collecte nette s'élève au total à 1,94 milliard en août (contre 1,36 milliard 1 mois plus tôt). Depuis janvier, leur collecte s'élève à 14,58 milliards d'euros. À titre de comparaison, on est bien au-dessus des exercices 2015 et 2016 où les 2 livrets avaient connu une véritable saignée. De 49,16 milliards enregistrés sur l'ensemble de l'année 2012, la collecte est passée à 1,09 milliard en 2016, après 2 années négatives (-6,14 milliards d'euros et -11,02).
Pourquoi la collecte est repartie à la hausse ?
Il n'y a donc pas lieu à discuter : la dynamique de ces produits réglémentés est bien réelle. Ce qui est plutôt étonnant, car le taux de rémunération du Livret A est en effet très faible (0.75%) depuis plusieurs mois, et même carrément inférieur à l'inflation (0.9%). Le rendement actuel du Livret A n'est donc pas intéressant. Mais c'est un placement sûr. « Le Livret A bénéficie toujours de la préférence des Français pour la sécurité et la liquidité. Les Français demeurent toujours circonspects vis-à-vis des produits de marché, que ce soit sous formes d'actions ou d'unités de compte », explique l'économiste Philippe Crevel, cité par le quotidien économique Les Echos.
Pour le directeur du Cercle de l'Epargne (un think tank spécialisé dans les questions autour de l'épargne et des retraites), l'explication de cet intérêt des Français pour les placements réglementés est aussi d'ordre fiscal. Alors que l'imposition sur des produits tels que l'assurance-vie et le PEL (Plan épargne logement) va être alourdie à compter du 1er janvier 2018, le livret A et le LDDS continueront, eux, d'être exonérés.
Cette absence « totale de prélèvements dont profitent le Livret A et le LDDS constitue un havre de paix pour les épargnants. Face aux incertitudes fiscales qui concernent d'autres produits phares comme l'assurance-vie [...], les épargnants font confiance à un produit qu'ils connaissent bien ». Mais à quel prix ? Sur décision du gouvernement, le taux de rémunération du Livret A sera, en effet, bloqué durant 1 à 2 ans. Et ce, alors que l'inflation doit légèrement s'accélérer, selon les projections de la Banque centrale européenne.
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Posté le 22 Septembre 2017 © Guide du crédit
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