Pouvoir d'achat : un indicateur qui ne fait pas l'unanimité
C’est devenu au fil des années la préoccupation première des Français, devant l’emploi et la sécurité. Le pouvoir d’achat fut notamment à l’origine du mouvement des Gilets jaunes, et a fait infléchir la politique du gouvernement pour redonner la priorité à cette dimension. Mais certaines voix se font dissonantes et dénoncent cet indicateur.
L’Insee et sa vision du pouvoir d’achat
D’après le ministère de l’Économie, c’est "la quantité de biens et de services qu’un revenu permet d’acheter". Pour le mesurer, l’Insee se base sur les unités de consommation (une UC par adulte, 0,5 au-delà de 14 ans, 0,3 en deçà). Elle prend en compte les revenus disponibles (salaires, honoraires, aides sociales, loyers perçus, intérêts, etc. déduction faite des impôts) et l’évolution des prix (à partir de l’indice des prix à la consommation). En comparant la progression de ces deux courbes, l’Insee détermine si le pouvoir d’achat augmente, stagne ou diminue. Limpide ? Simpliste d’après les détracteurs du pouvoir d’achat.
Un économiste sonne la révolte
Philippe Herlin en a fait un livre (Pouvoir d’achat, le grand mensonge aux éditions Eyrolles). Cet économiste s’est plongé dans les magazines de vente par correspondance et les brochures commerciales de 1965 à 2015 pour en arriver à contester la vision qui prédomine à l’Insee. Il reproche à l’institution de sous-estimer l’inflation, mais aussi d’avoir constitué le panier des ménages de manière cavalière. Il prend l’exemple du poids trop faible prêté au logement par rapport à la réalité (6% au lieu de 15 à 20%), alors que les prix de l’immobilier ont gonflé ces dernières années. De même que le critère de "qualité" amène selon lui l’Insee à minorer le prix des appareils high-tech.
Et si on parlait "pouvoir d’acheter" ?
Les Citoyens Cincinnatus, un jeune groupe politique d’inspiration libérale en croisade contre la bureaucratie, viennent au soutien de Philippe Herlin pour pourfendre le pouvoir d’achat. Il préfère la notion de "pouvoir d’acheter", en réclamant un indice basé "sur la réalité du quotidien et non sur des produits répertoriés et susceptibles de fausser le résultat". Dans sa vision, le pouvoir d’acheter se resserrerait sur des produits et services incompressibles dans le fonctionnement des ménages (impôts, logement, assurance, abonnements internet/téléphone, consommations d’énergie, déplacements professionnels) et des produits de première nécessité (santé, alimentation). Ce mode de calcul permettrait notamment de faire des distinctions géographiques en raison du poids du logement dans le pouvoir d’achat.
Regrouper ses prêts pour respirer à nouveau
Autre dimension qui pèse dans le quotidien des ménages concernés, les échéances de plusieurs crédits lorsque plusieurs prêts ont été contractés pour financer l’achat d’un logement et d’une voiture ou d’un appareil électroménager par exemple. Selon les cas, il est alors possible de grouper les crédits en les faisant racheter au sein d'un seul contrat. Un seul taux est appliqué et un seul prélèvement a lieu chaque mois : c'est ce que l'on appelle le rachat de crédit. Si son coût total est plus élevé, il est réalisé souvent dans le but de baisser le montant des mensualités de prêt afin de laisser un reste à vivre suffisant : ou comment redonner de l'air à un budget mensuel en étalant un remboursement dans la durée.
Posté le 16 Septembre 2019 © Guide du crédit
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