Voitures électriques : des problèmes ? Quels problèmes ?

Si les ventes de voitures électriques peinent toujours à décoller (2% des immatriculations neuves en 2019 d’après le CCFA), c’est que de nombreuses difficultés restent à surmonter pour les véhicules de ce segment dans l’esprit des automobilistes. Le prix, l’autonomie et la recharge en tête. On se penche sur le sujet.

Le bonus écologique compense une partie du surcoût

Il y a d’abord la délicate question du surcoût d’une voiture électrique par rapport à un modèle thermique. Prenons la Peugeot 208, disponible à partir de 15 500€ en essence et… 32 100€ dans sa version e-208. L’État a certes mis en place un système de bonus écologique pour réduire le coût de cette dernière de 6 000€, et les recharges contribuent aussi à atténuer son coût d’utilisation (une trentaine d’euros en moins par plein).

Mais si l’on doit emprunter la totalité de la somme bonus déduit, un crédit auto sur 48 mois représentera moins de 350€ de mensualités pour la 208 thermique et près de 580€ pour la e-208, soit une différence d’environ 230€ chaque mois. Ce qui ne rend pas l’opération totalement viable d’un strict point de vue financier. Sauf à bénéficier d’un super bonus pour la reprise d’un vieux diesel.

Aujourd'hui, savoir quel véhicule il est possible de s'offrir dépend soit de l'épargne dont on souhaite se servir pour acheter le véhicule en question, soit du montant de crédit auto qu'il est possible de réaliser en fonction de son apport. Connaître sa capacité d'achat revient alors à utiliser des calculettes permettant de réaliser des simulations. Le mode opératoire est simple : on entre le montant de la mensualité souhaitée pour le prêt auto, on ajuste la durée du crédit et l'on obtient sa capacité d'achat.

 Des modèles électriques au-delà de 400 km d’autonomie

L’argument environnemental pourrait convaincre de surmonter l’aspect financier une fois que l'on a simulé son crédit auto, mais une problématique est particulièrement sensible : l’autonomie. Peut-on effectuer un trajet en voiture électrique en toute sérénité si l’on doit recharger son véhicule après un faible kilométrage, d’autant plus s’il est difficile de trouver une borne et si le temps de recharge est rédhibitoire ? En effet, il sera toujours plus rapide de faire son plein à la station-service – l’affaire de quelques minutes – que de brancher son véhicule sur une borne en libre-service, sur le parking d’une grande surface par exemple. Mais il faut reconnaître que les choses s’améliorent sur plusieurs plans pour les voitures électriques. D’abord, leur autonomie se développe : le Kia e-Niro et le Kia e-Soul dépassent les 450 km d’autonomie,  l’Audi e-Tron – autre SUV 100% électrique – affiche plus de 400 km et la Nissan Leaf n’est pas loin (près de 380 km). Quant à une citadine comme la Renault Zoe, l’autonomie de 240 km est largement suffisante pour couvrir des trajets quotidiens. Et en matière de bornes, elles se développent à vitesse grand V (près de 29 000 en France à fin 2019). Les plus performantes permettent de recharger 80% de la batterie en seulement 30 minutes, soit la durée d’une pause en aire d’autoroute !

 Dans 20 ans, ç’en sera fini des voitures thermiques

Que ce soit en location avec option d’achat ou avec un crédit auto, miser sur l’électrique aujourd’hui n’est donc pas une ineptie. En 2040, les véhicules thermiques seront interdits à la vente – neuf et d’occasion –. Et le malus écologique sera de plus en plus sévère à l’encontre de ces derniers, rendant les voitures propres incontournables. Il est temps de changer d’époque !

Posté le 24 Janvier 2020 © Guide du crédit