baisse des taux dans le crédit à la consommation

Les campagnes des spécialistes du crédit à la consommation se succèdent pour proposer des taux attractifs. Un environnement de taux très favorable, la concurrence des distributeurs et la morosité du marché y contribuent. Le crédit à la consommation suivra-t-il le même chemin que le financement des entreprises et les prêts à l'habitat ? A voir les affiches qui se succèdent depuis plusieurs semaines sur les murs des villes, proposant des taux effectifs globaux qui tutoient les 3 %, la réponse ne fait guère de doute. « La bagarre est lancée sur le crédit à la consommation, estime un banquier. En France, l'image de la compétitivité des banques se fait sur les crédits. C'est vrai pour les prêts aux entreprises ou à l'habitat, c'est en train de le devenir pour le revolving ». « Le marché du crédit à la consommation est hyperconcurrentiel depuis toujours, nuance Pascal Roussarie, responsable de L'Observateur Cetelem. La différence, c'est que cette concurrence est davantage visible du fait des taux d'intérêt très bas proposés actuellement ». Le faible coût du refinancement explique en partie cette surenchère à la baisse. Mais pas seulement. « Certains intervenants de la grande distribution ont joué un rôle moteur dans ce mouvement de baisse, indique Marie Hélène Meunier, directrice générale adjointe de Sofinco, en charge de l'activité France. Nous ne pouvons pas y être favorables car tout service a un prix et le crédit aussi. Mais nous ne pouvons pas ignorer cet environnement. » « Des coûts incompressibles » La concurrence joue d'ailleurs aussi entre les établissements spécialisés et les banques traditionnelles, parfois même au sein d'un même groupe, comme on le voit entre Cetelem et BNP Paribas. « Le marché français est loin d'être saturé comparé à l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou les pays scandinaves. Et désormais, les Espagnols sont plus endettés que nous », indique Pascal Roussarie. Ces campagnes permettent de dynamiser un marché qui s'est révélé décevant depuis la rentrée. D'autant que « plus les taux d'intérêt sont bas, plus nous attirons les meilleurs risques, à savoir les consommateurs aisés qui arbitrent traditionnellement en faveur de l'épargne », fait encore observer Marie Hélène Meunier. Cette guerre des taux devrait donc perdurer, du moins tant que l'environnement ne changera pas. Reste aux établissements à trouver le bon équilibre entre l'offre pratiquée et la rentabilité souhaitée. « Aujourd'hui, nous maintenons globalement nos marges mais il est vrai que nous nous approchons des taux plancher compte tenu des coûts fixes incompressibles », concède Pascal Roussarie. Cela dit, ces campagnes à taux très bas restent ponctuelles. « Il faut juger une politique de taux sur l'ensemble d'une année et non sur des campagnes particulières », souligne Marie Hélène Meunier.

Posté le 25 Février 2005 © Guide du crédit