L'assurance de prêt immobilier avec un cancer du pancréas

Cancer du pancréas : le 6e cancer le plus fréquent en France

Le pancréas se situe au niveau de l’abdomen. Cette glande comporte trois parties : la tête, le corps et la queue. 

Le pancréas contient :

• des cellules exocrines qui sécrètent des enzymes indispensables à la digestion des aliments ;
• des cellules endocrines qui produisent des hormones contrôlant notamment le taux de sucre dans le sang.

Différents types de tumeurs peuvent s’y développer. Dans 95 % des cas, ces tumeurs sont malignes et se développent généralement à partir des cellules exocrines. Le cancer du pancréas représente le 6e cancer le plus fréquent en France et touche principalement les personnes de plus de 50 ans.

Diagnostic et symptômes 

Comme l’annonce la Haute Autorité de Santé (HAS), le diagnostic intervient le plus souvent à retardement en raison d’une expression clinique tardive de la maladie. À l'apparition des premières manifestations, la tumeur est souvent déjà développée. 

Voici les principaux symptômes d’un cancer du pancréas :

• perte d’appétit ;
• amaigrissement ;
• douleurs abdominales ;
• jaunisse.

D’autres symptômes moins fréquents ont été recensés par l’Association de Recherche contre le Cancer (ARC) :

• poussée de pancréatite ;
• phlébite ;
• vomissements ;
• diarrhées chroniques.

Lorsqu’un médecin suspecte un cancer du pancréas, un bilan d’imagerie est généralement prescrit au patient. Ce dernier s’appuie en premier lieu sur une échographie abdominale ainsi qu’une tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne. Si la tumeur est détectée, alors un scanner permettra de visualiser précisément le pancréas et les organes alentour. L’ensemble des clichés recueillis confirment ou infirment la possibilité d’une opération afin d’extraire la tumeur.

Le patient peut également se voir prescrire une IRM. Les clichés obtenus informent l’équipe médicale du stade précoce ou avancé de la maladie si des métastases sont visibles.

L’écho-endoscopie demeure un examen incontournable afin de confirmer le diagnostic. Cette dernière permet de connaître la nature des cellules qui composent la tumeur par le biais d’une biopsie réalisée dans le même temps. 

Deux cas de figures réservent le recours à une biopsie :

• quand l’opération de la tumeur est inenvisageable compte tenu de sa taille ou de sa localisation, la biopsie sera alors l’unique recours pour affirmer le diagnostic et statuer sur le choix du traitement ; 
• si la grosseur de la tumeur empêche une opération d’emblée et qu’un traitement préparatoire appelé neoadjuvant est conseillé, alors la biopsie est incontournable pour poser le diagnostic et choisir le traitement le plus adapté.   

Les stades de la maladie (I,II, III, IV) sont établis au moyen de la technique de classification de l’UICC (Union internationale contre le cancer). Ces derniers sont déterminés selon la taille de la tumeur (Tis, T1, T2, T3, T4, Tout T) et sa propagation aux ganglions voisins ou aux organes à distance (NO, N1, Tout N).

Complications et traitement

Le traitement du cancer du pancréas est toujours adapté à l’âge du patient, ses antécédents médicaux, son état de santé et le profil de sa tumeur.

La chirurgie 

La chirurgie reste le traitement de référence qui consiste à retirer la tumeur. L’opération n’est envisagée que dans 10 à 20 % des cancers du pancréas selon la HAS. En effet, l’opération chirurgicale est rendue possible seulement lorsque la maladie a été diagnostiquée précocement, et lorsque l’état général du patient le permet. Pour tous les autres cas, la chimiothérapie est préconisée.  

Comment se déroule la chirurgie ? Sous anesthésie générale, après une incision de quelques centimètres ou une laparotomie, le chirurgien pratique une cœlioscopie. Cette technique permet de vérifier que l’aspect général du pancréas et de la tumeur sont conformes à l’imagerie pré-opératoire.
Le chirurgien doit ensuite appliquer la procédure la plus adaptée entre :

• la splénopancréatectomie gauche : enlever la tumeur positionnée sur le corps ou la queue du pancréas. 
• La duodénopancréatectomie céphalique (ou opération de Whipple) : retirer la tumeur située sur la tête du pancréas.  

Une opération du cancer du pancréas est une chirurgie lourde. La mortalité peut atteindre 10 % des cas, et la morbidité péri-opératoire peut monter à 50 % (source HAS). Après la chirurgie, des troubles gastro-intestinaux, comme une gastroparésie ou une stéatorrhée, peuvent survenir. 

La pose d’endoprothèses

Dans le cas où l’opération est impossible, le gastroentérologue peut poser des endoprothèses afin de réduire les symptômes du patient. Cette technique maintient l’ouverture du canal biliaire et du duodénum au moyen d’une endoprothèse biliaire ou duodénale.
Sur le long terme, les prothèses biliaires et digestives métalliques peuvent s’obstruer. Il convient alors de renouveler la chirurgie via une intervention endoscopique ou percutanée.

La chimiothérapie 

La chimiothérapie est quasiment systématique, qu’il y ait eu une chirurgie ou non. De plus, elle est souvent complétée par des séances de radiothérapie.
La chimiothérapie atténue les symptômes, contrôle la tumeur et peut augmenter l’espérance de vie.
En cas de chimiothérapie, les principales complications connues sont les suivantes :

• une hématotoxicité ;
• des nausées, des vomissements, une diarrhée ;
• un syndrome pseudo-grippal ;
• un syndrome œdémateux.

Pourquoi assurer son prêt immobilier quand on souffre d’un cancer du pancréas ?

Lors du montage de votre prêt immobilier, l’établissement de crédit exige l’adhésion à une assurance emprunteur afin de couvrir votre emprunt. Ce contrat permet de protéger le remboursement de votre prêt si vous êtes victime d’un accident ou d’une maladie. En effet, selon votre sinistre et les garanties souscrites, la compagnie d’assurance prendra en charge les mensualités de votre crédit ou le remboursement du capital restant dû.     

Une personne souffrant d’un cancer du pancréas connaîtra probablement des épisodes de rémission ou de rechute. Votre pathologie peut provoquer des invalidités, des incapacités de travail ou encore le décès. Il est donc essentiel de se prémunir contre ces risques en adhérant à une assurance de prêt.

Que peut décider l’assureur en cas de cancer du pancréas ?

Les compagnies d’assurance assimilent les emprunteurs atteints d’un cancer du pancréas à un risque aggravé. Cette classification peut conduire l’assureur à un refus d’assurance de prêt, à l’exclusion de garanties ou encore à l’application d’une surprime. 

En cas de maladie, si vous ne parvenez pas à trouver une assurance de prêt, la convention AERAS pourrait résoudre votre problématique. En effet, l’objectif de ce dispositif est de favoriser l'accès à une assurance de prêt pour les personnes malades ou ayant eu un grave problème de santé. Néanmoins, pour entrer dans le cadre de la convention AERAS, vous devez respecter certaines conditions.

La loi Lemoine facilite l’accès à une assurance de prêt immobilier en cas de cancer du pancréas. En effet, cette loi a introduit dans la convention AERAS un droit à l’oubli pour les pathologies cancéreuses à partir de 5 ans à compter de la fin du protocole thérapeutique et en l’absence de rechute. Cette mesure est entrée en vigueur le 2 mars 2022. Auparavant, le droit à l’oubli était fixé à 10 ans.

Déclaration du cancer du pancréas dans le questionnaire de l’assurance emprunteur

Le processus de souscription à un contrat d’assurance débute par un questionnaire de santé. L’objectif pour la compagnie d’assurance est de connaître précisément vos éventuels problèmes de santé, actuels ou passés, afin d'accepter ou de refuser votre adhésion.

Il vous revient donc de mentionner votre cancer en faisant preuve d’une extrême précision. De plus, évitez les fausses déclarations sous peine de nullité du contrat. 

Pour compléter votre dossier d’assurance de prêt immobilier en signalant un cancer du pancréas, il est recommandé de joindre des documents utiles pour le médecin-conseil, à savoir :

• vos résultats d’examens confirmant le diagnostic ;
• un compte-rendu opératoire ;
• un courrier du spécialiste.

Le médecin-conseil exigera systématiquement un examen médical pour contrôler l’évolution de votre cancer du pancréas avant de statuer sur votre dossier. 

Cependant, il convient de noter que la loi Lemoine, qui entrera pleinement en vigueur le 1er septembre 2022, supprime le questionnaire médical pour :

• les prêts immobiliers inférieurs à 200 000 € par assuré (400 000 € pour un couple) ;
• les prêts immobiliers dont le remboursement s’achève avant les 60 ans de l’assuré emprunteur.

La fin de ces formalités médicales permet donc aux emprunteurs considérés comme risqués de ne plus subir des tarifs exorbitants liés aux exclusions de garanties et aux surprimes. Il s’agit d’une avancée majeure pour les emprunteurs atteints d’un cancer du pancréas souhaitant souscrire une assurance de prêt immobilier. 

Comment assurer son prêt avec un cancer du pancréas ?

Une personne souffrant d’un cancer du pancréas rencontrera des difficultés pour souscrire une assurance de prêt immobilier. Toutefois, grâce à la loi Lagarde, vous pouvez opter pour une délégation d’assurance.

Sachez que les assureurs considèrent le cancer du pancréas comme un risque aggravé, d’où l’application de majorations ou d’exclusions de garanties. Pour vous épauler dans vos démarches, n’hésitez pas à contacter un courtier en assurance